Noëlie DJIMADOUMBAYE, doctorante

Au début du XXème siècle, la Théologie morale catholique, réduite aux manuels consacrés à « l’étude et l’application des lois », était dans un état d’essoufflement. Au nombre des théologiens qui ont entrepris le renouveau de la Théologie morale pour la sauver de cet état déliquescent, figure Bernard Häring. En fondant sa réflexion sur les Écritures, il en vient à affirmer que la vie chrétienne, en tant que réponse à l’appel à suivre le Christ, est un appel à la conversion, une conversion qui se veut permanente. Pour lui, la conversion est à la fois le centre et le sommet de la vie morale. Elle devient ainsi la clef du renouveau de la Théologie morale. Un siècle après, face à la crise écologique, une crise aux dimensions spirituelles et éthiques, le pape François, dans son encyclique Laudato si’ sur le soin de la maison commune, lance un appel à la conversion écologique.  La notion de conversion est une fois de plus convoquée, en situation de crise, comme clef pour renouveler la compréhension de la destinée de l’humanité et de toute la création, et orienter l’agir humain. Mais que signifie conversion écologique ? Comment rendre compte de la foi chrétienne et de l’agir chrétien en ce contexte de crise écologique ? Ma recherche se propose d’explorer la notion de conversion écologique d’une part, et, d’autre part, de mettre en lumière le processus menant à l’advenue du sujet-éthique écologique. Pour ce faire, je mets en dialogue les récits de conversion écologique (l’expérience des croyants) avec les récits de conversion dans le livre des Actes des Apôtres (les Écritures) en utilisant comme interface le récit de conversion de Saint François d’Assise, figure emblématique de l’écologie (tradition).